LA MAINTENANCE :
La norme AFNOR NF X 60 010 définit la maintenance comme « ...l'ensemble des actionspermettant de maintenir ou de rétablir un bien dans un état spécifié ou en mesured'assurer un service déterminé ».
C'est une notion plus vaste que la simple notion d'entretien : action ou dépense pourtenir une chose (un matériel, un bien) en bon état.
La maintenance permet la conservation dans un état préalablement défini (le bon état)mais permet aussi la reconstitution et l'amélioration.
L'entretien est une conditionnécessaire mais insuffisante de la maintenance.
La maintenance dispose d'une panoplie de méthodes, chacune d'entre ellescorrespondant à un concept particulier :
a. La maintenance corrective ou accidentelle :
Ce concept couvre simplement lesactions à engager après une défaillance.
Elle correspond à une attitude défensivedans l'attente d'une défaillance subite.
Elle correspond à trois types d'intervention: le dépannage, la réparation, le remplacement par échange standard.
b. Les maintenances préventives :
Ce sont des maintenances effectuées dansl'intention de réduire la probabilité de défaillance d'un bien ou la dégradation d'unservice rendu.
Elle correspond à une attitude proactive = on agit avant ladéfaillance.
On distingue deux formes particulières de maintenance préventive :
* La maintenance systématique :
C'est une maintenance préventiveeffectuée suivant un échéancier établi selon le temps ou le nombre d'unitésd'usage.
A l'intérieur de cette maintenance, on trouve la maintenanceeffectuée pour satisfaire aux réglementations diverses (visites et contrôlesobligatoires, épreuves,..), la maintenance de ronde (vérifications précises,visuelles ou instrumentées, graissages périodiques,..), la maintenance depremier et de deuxième niveau, de plus en plus intégrée dans les tâchesdes opérateurs, les visites périodiques des machines importantes, le remplacement périodique des pièces d'usures.
C'est une maintenance qui coûte cher, en particulier si l'on veut fixer unepériodicité de visite qui fasse courir peu de risque d'avoir une défaillanceavant l'intervention.
* La maintenance conditionnelle (ou prédictive) :
Pour les équipementsimportants, on remplace de plus en plus la maintenance préventivesystématique par la maintenance préventive conditionnelle : on nedéclenche les opérations que lorsque certains paramètres mesurablesarrivent à un seuil limite.
La maintenance prédictive est subordonnée à untype d'évènement prédéterminé (auto-diagnostic, information donnée parune capteur, mesure d'une usure, échauffement,..) révélateur de l'état dedégradation d'un bien.
LA MAINTENANCE PREDICTIVE :
Le terme de maintenance prédictive n'est pas normalisé.
On le trouve souvent employépour caractériser les prévisions de maintenance en fonction de la tendance d'évolution du dysfonctionnement détecté et de l'estimation du temps de fonctionnement correct quisubsiste.
Les conditions de mise en place de la maintenance prédictive sont sur unéquipement considéré :
• l'équipement présente une dégradation progressive et détectable,• cette dégradation peut être saisie et mesurée à l'aide d'un paramètre,
• l'appareillage qui permet cette mesure est fiable et les résultats peuvent êtreinterprétés par un personnel qualifié,
• la valeur initiale et la valeur limite du paramètre peuvent être fixées,
• la limite fixée correspond bien à un seuil significatif pour la perte de fonction del'équipement (ou sa dangerosité),
• la périodicité de mesure est définie et elle est suffisante pour saisir toutes lesévolutions du paramètre,
La surveillance du paramètre représentatif pourra se faire d'une manière périodique.Avantages par rapport à la maintenance corrective :
• moins de défaillances imprévues, donc moins d'arrêts de production,
• planification possible des interventions donc meilleure préparation, meilleurequalité du travail, moindre coût,
• meilleures relations entre Service production et Service maintenance,
• possibilité de mieux gérer le stock de pièces de rechange.
Avantages par rapport à la maintenance préventive systématique :
• utilisation des équipements au maximum de leurs possibilités,
• diminution des défaillances et donc de la maintenance corrective résiduelle,
• diminution des stocks de pièces de rechange,
• meilleure surveillance des équipements suivis d'où corrections possibles deserreurs de conduite ou des petites anomalies qui peuvent générer des défaillancesplus pénalisantes,
• amélioration de la sécurité par détection en temps voulu, d'anomalies (échauffements par exemple) pouvant évoluer vers des accidents graves.
Limites de la maintenance prédictive :
• nécessité de détecter les anomalies et de suivre leur évolution par la mesure d'unparamètre significatif d'où la notion d'accessibilité du matériel, du point demesure, ...
• le coût des équipements de mesure,• la formation poussée que certaines techniques exigent du personnel (études devibrations en particulier),
LA « PREDICTIVE J.M.C.®» :
La « Prédictive JMC®» est une méthode de maintenance conditionnelle essentiellementdestinée aux domaines du transport de vrac : mise à disposition des organismes d'uneméthode, d'outils de mesures, de techniciens formés, de rapports exhaustifs.L'utilisation de moyens modernes d'acquisition des informations tels que la détectionultrasonore et la thermographie infrarouge et la connaissance des dysfonctionnementsont permis de créer des bases de données et d'établir un programme de contrôlespécifique à chaque installation :La détection ultra sonique permet à l'auditeur technique de déterminer lesconditions de fonctionnement des équipements telles que :• les conditions de lubrification (trop, pas assez, graisse sale,...),• les degrés d'usure,• les vibrations.Ces informations sont interprétées par l'auditeur technique qui dispose d'un casqued'écoute et d'une indication numérique et sont transformées, par la base de données, enconsignes de maintenance (degré d'urgence).La détection thermique par caméra infrarouge est un moyen de contrôlecomplémentaire au contrôle acoustique. Elle permet à l'auditeur technique :o d'observer très rapidement les températures en surface,o d'analyser un dysfonctionnement décelé par ultrason,o de montrer à l'exploitant les dysfonctionnements,o d'observer des points inaccessibles.• Fréquence des contrôles :Pour être efficaces, les visites doivent être régulières et programmées.Pour un silo à céréales ayant une rotation au moins de 2 tonnes, une visite tous les 6mois est conseillée.Pour les installations à taux de rotation plus faible ou travaillant de manière saisonnière,une visite annuelle peut-être suffisante.Pour les installations ayant un taux de rotation important ou travaillant d'une manièreintensive (usine d'aliments, silos portuaires, moulins, malteries,...) les visites peuventêtre plus rapprochées et ne concerner, à certains moments, qu'une certaine partie deséquipements.• Organisation des visites :La date de chaque visite est convenue d'avance entre le responsable des installations etl'auditeur technique.Pendant la visite, tout le matériel doit fonctionner, au moins à vide, le contrôleur estaccompagné par le responsable du site ou une personne déléguée. Tous les contrôlessont notés sur une console d'acquisition de données (par exemple, sur un élévateur plusde 24 éléments sont contrôlés et les contrôles représentent au moins 70 acquisitions).• Le rapport :Huit jours au plus tard après chaque visite, l'exploitant reçoit le rapport définitif,constitué par:- un rappel du diagramme et repères des équipements,- une synthèse destinée au responsable de la maintenance,- une fiche détaillée par équipement indiquant tous les contrôles effectués, ycompris, dans la nouvelle version 3, les valeurs des mesures, les observationsdestinées à la maintenance corrective, les degrés d'urgence (sécurité, dans lasemaine, dans le mois, dans les trois mois, avant la prochaine visite).- un tableau statistique reprenant le nombre des défauts constatés lors desvisites (1ère visite, visite précédente, visite du jour) et les évolutions entre lesvisites.POURQUOI LA « PREDICTIVE JMC® » EST APPRECIEEPar les exploitants :• pour la meilleure disponibilité des installations,• pour l'amélioration de l'organisation de la maintenance traditionnelle (contrat de 3ans minimum),• pour la réduction du coût de revient final.Par les assureurs :• pour la réduction des risques d'immobilisation,• pour la réduction des risques d'accident.Par l'administration (inspection du travail, DRIRE,...) :• pour la réduction des risques industriels,• pour sa réponse à certaines difficultés d'application de la réglementation (contrôledes échauffements,...)• pour sa démarche volontaire allant dans le sens de la réduction des risques,• pour sa traçabilité (tous les contrôles sont notés).
NOTION DE DISPONIBILITÉ
DÉFINITION
"Aptitude d'un bien, sous les aspects combinés de sa fiabilité, maintenabilité et de l'organisationde la maintenance, à être en état d'accomplir une fonction requise dans des conditions de tempsdéterminées" (NF X60-010).
Pour qu'un équipement présente une bonne disponibilité, il doit :- avoir le moins possible d'arrêts de production- être rapidement remis en bon état s'il tombe en panneLa disponibilité d'un équipement dépend de nombreux facteurs :
L' A.M.D.E.C.
Analyse des Modes de Défaillance et de leurs Effets Critiques |
Cette méthode est utilisée pour identifier les défaillances potentielles sur des équipements existants ou en cours de développement; soit pour éliminer, soit pour anticiper des écarts de performance, de sécurité, de qualité etc... L ’analyse peut démarrer sur l’ensemble d’un process en listant les fonctions de chaque élément (AMDEC primaire) et finir sur l’organe mécanique d’une machine en détaillant la fonction de chaque pièce (AMDEC secondaire, tertiaire ...). Le niveau de détail est fonction du sujet traité et doit être croissant au cours de l’étude. |
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Tableau AMDEC : Fichier Excel (28 ko)
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Calcul de la criticité
La note attribuée à chaque indice sera d’autant plus grande que la criticité sera importante. Gravité: s’il s’agit d’un défaut qualité, la note maximale sera attribuée aux défauts critiques susceptibles, par exemple, de générer des réclamations. Pour une analyse de panne, la gravité sera fonction de la durée de la panne et la note maximale sera attribuée aux arrêts les plus longs. Fréquence: le groupe de travail devra définir des plages de fréquences (quart, jour, semaine, mois, année ...) et attribuer la note maximale aux défaillances qui se répéteront le plus souvent. Détectabilité: la note minimale sera par exemple attribuée aux défaillances détectables par des cellules avec système d ’alarme et la note maximale sera attribuée à des défaillances indétectables avant la panne, la casse ou la réclamation client. L ’échelle de notes est libre et déterminée par le groupe de travail. Il est bien souvent plus pragmatique de choisir une notation de 1 à 5, que de 1 à 10. |
Les différentes formes de Maintenance
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LES 5 NIVEAUX DE MAINTENANCE |
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